« Je ne cours pas pour ajouter des jours à ma vie, je cours pour ajouter de la vie à mes jours. » ~ Ronald Rook
En grandissant, j’ai toujours été un peu trop grassouillet ou, comme dirait ma mère, «trapu».
Un vieux caméscope du début des années quatre-vingt-dix me montre, à quatre ans, me dandinant sagement dans le jardin, nu, un jour d’été. En visionnant ces images nostalgiques du passé récemment, je me suis dit : «Ouah, j’avais un ventre à boire de la bière bien avant l’heure. »
Mis à part quelques années à jouer au football à l’adolescence, les sports de compétition et l’exercice physique ne faisaient pas partie de ma vie – à moins de compter les fréquentes visites aux restaurants chinois avec des amis, où nous faisions des concours pour voir celui qui pourrait manger le plus de plats.
L’année dernière, cependant, après une conversation inspirante avec un coureur passionné, ma période de sédentarité s’acheva.
L’homme était dans la quarantaine et était un super coureur, c’est-à-dire qu’il avait parcouru des distances supérieures à celles d’un marathon normal (42 kilomètres). Ma curiosité fut éveillée lorsqu’il me parla d’une récente épreuve de course à pied de 160 km et je me demandais alors pourquoi je choisirais de faire cela. Que peut-on retirer de cette folie sportive ?
Ayant bel et bien attrapé le virus de la course à pied, je peux maintenant dire que je l’ai compris.
Il est bien connu que la course est bénéfique pour notre santé et notre forme physique, mais cette expérience me procure beaucoup plus. Voici sept manières de courir qui m’aident à vivre le meilleur de ma vie.
1. En courant, je prends le contrôle de mon mental
Ne préféreriez-vous pas rester à la maison et regarder Netflix ?
Vous n’avez pas la constitution d’un coureur !
Qui êtes-vous, Forrest Gump ?
Ah, le mental.
Les jours où je cours normalement, je peux garantir que des pensées telles que celles-ci surgissent, me poussant à rester dans ma zone de confort pour me faire honte plus tard de ne pas avoir couru.
Ne vous méprenez pas, il y a des jours où la bonne chose à faire est d’annuler une course — si j’ai mal quelque part ou s’il fait trop chaud — mais ce n’est généralement pas la raison pour laquelle je rencontre une résistance intérieure avant et pendant la course.
Allez, c’est suffisant pour aujourd’hui, me chuchote mon mental.
«Non, persistons et allons plus loin», est ma réponse
Notre mental va toujours essayer de nous retenir, mais nous ne devons pas réagir à chaque pensée. Nous pouvons devenir plus conscients des moments où notre esprit tente de nous limiter et, si nous le voulons, persister et continuer à avancer.
2. Courir me rappelle que la partie la plus difficile de toute entreprise valable est le début
Une fois que je suis dehors et que je cours, la résistance première disparaît et je n’ai plus qu’à continuer. Au bout de deux minutes de course, je ne me suis jamais retourné pour rentrer à la maison.
Cela en dit long sur une vérité intéressante : très souvent dans la vie, la partie la plus difficile de toute entreprise valable est le début. Si vous voulez écrire un livre, le plus difficile est de vous asseoir pour capturer les premiers mots. Si vous devez entamer une conversation délicate, le plus difficile est de trouver le courage de dire : « Hé, nous devons parler. »
Les jours où mon esprit résiste et commence à lutter, je me rappelle doucement que le plus difficile est de mettre mes baskets et de me diriger vers la porte. Une fois que je l’ai franchie, j’ai gagné la bataille et j’apprécie presque toujours de courir.
3. Courir me rappelle de garder la tête haute et d’avancer
Il y a quelques semaines, alors que je courais, l’épuisement me terrassa. Je baissai la tête, mon rythme ralentit et mes jambes me semblèrent terriblement lourdes. Un sentiment d’effroi envahit lentement mon corps en imaginant la distance qu’il me restait à parcourir.
Je savais cependant que je me heurtais au «mur du coureur» et je me souvenais de la règle des 40% de Navy SEAL : même si je me sentais brièvement épuisé, je n’avais atteint que 40% de mon potentiel.
Je pris une profonde respiration avant de relever lentement la tête pour que mes yeux ne regardent plus le sol. Je regardais maintenant devant moi, les yeux fixés sur l’endroit où je voulais aller, le chemin à parcourir. Dans ma tête, je répétais «gauche, droite, gauche, droite», encore et encore, commandant mes pieds, et puis j’ai couru.
Lorsque la vie nous frappe de plein fouet, il est normal que nous baissions la tête, mais nous ne pouvons pas la garder ainsi. Aller de l’avant peut sembler impossible, mais un jour peut arriver où nous persistons enfin et trouvons le courage de faire un pas en avant, si petit soit-il.
Comme Winston Churchill l’a dit : «Lorsque vous traversez l’enfer, continuez.»
4. Courir m’aide à apprécier mon corps
Malheureusement, les médias nous font croire à quoi ressemble un corps « parfait », et la plupart d’entre nous ne l’ont pas. Par conséquent, de nombreuses personnes considèrent l’exercice physique comme une punition. Une punition pour ne pas être en forme ou pour avoir trop mangé la veille.
L’exercice physique ne doit pas être une punition. En fait, nous pouvons le voir comme un hommage à notre corps tel qu’il est.
Quand je termine une course, je remercie mon corps d’avoir si bien travaillé. J’ai la chance d’avoir une bonne santé et un corps en état de marche, une chance que tout le monde n’a pas.
Un de mes amis souffre d’un problème de santé chronique et, même si son corps est extrêmement limité par rapport à la plupart des gens, il choisit de vivre pleinement en appréciant ce que son corps lui permet de faire. Par exemple, il ne peut pas finir les longues randonnées, mais il est reconnaissant de pouvoir marcher – et d’avoir des amis qui le porteront jusqu’au bout, quand il devra s’arrêter.
5. Courir souligne l’importance du repos et de la récupération
Depuis que je cours, je suis devenu plus doux avec moi-même et j’accepte mieux le besoin de prendre du temps pour me reposer et récupérer. Une fois rentré chez moi après une course, je fais normalement quelques étirements légers avant de poursuivre tranquillement le reste de ma journée, car j’ai appris que je devais accorder du repos à mon corps, pour qu’il ne tombe pas en panne.
Je croyais que le repos et la récupération nous ramollissaient et qu’il valait mieux rester occupé toute la journée et ce, tous les jours. Je crois maintenant qu’il y a un temps pour se dépasser et un temps pour être, tout simplement. Les deux sont tout aussi importants pour notre bien-être général.
6. Courir m’a appris que ce que je consomme fait la différence
Depuis que je cours, je suis maintenant beaucoup plus conscient de ce que je consomme, physiquement et mentalement.
Je ressens la différence lorsque je mange bien et que je suis hydraté par rapport à mon passé de malbouffe et d’alcool. Ce que nous mangeons compte vraiment.
Je pense aussi que ce que nous mettons dans notre tête – le type d’information que nous consommons – est également important. Une fois, j’ai couru à travers toute une forêt dans l’angoisse, regardant par-dessus mon épaule à chaque foulée. Pourquoi ? Avant de quitter la maison, j’avais lu un reportage local sur un puma qui s’était échappé d’un zoo situé à 100 km. Bien que logiquement, je savais qu’il était très improbable que je croise ce puma en fuite, cela ne m’a pas empêché de paniquer à chaque bruissement dans les buissons.
D’un autre côté, lorsque je lis ou regarde une histoire inspirante avant de quitter la maison, je remarque que ma foulée est plus tonique et je me sens plus fort durant ma course
Si les informations que je consomme influencent ma vie (de manière positive ou négative) à court terme, imaginez le résultat à long terme. Ce que nous consommons est important.
7. Courir me rappelle ce qui est possible
Peut-être que la meilleure façon de courir m’aide à vivre le meilleur de ma vie, et me montre ce qui est possible. Je peux maintenant courir plus loin que je ne l’aurais jamais cru, bien plus loin que ce que mon juge intérieur, toujours envahi de doutes, n’aurait prédit.
Je suis donc passé de quelqu’un qui courait rarement (c’est un euphémisme) à quelqu’un qui coure plusieurs fois par semaine. Mais surtout, je suis passé de quelqu’un qui détestait même l’idée de courir à quelqu’un qui attend avec impatience et, si j’ose dire, aime courir. Si j’ai pu me transformer en coureur, imaginez ce que je peux faire d’autre.
Est-ce que je pense que la course à pied est pour tout le monde ? Non.
Cependant, je crois que tout le monde peut tirer profit de mes leçons de vie. Ne laissez pas votre mental vous contrôler. Si vous souhaitez faire quelque chose, lancez-vous, même si vous ne faites qu’un petit pas. Quand les choses se compliquent, continuez. Appréciez ce que vous pouvez faire au lieu de vous concentrer sur ce que vous ne pouvez pas accomplir. Prenez le temps de vous reposer, ce n’est pas être paresseux, c’est nécessaire. Soyez conscient de ce que vous consommez et de la façon dont cela vous influence. Rappelez-vous, vous pouvez faire beaucoup plus que vous ne le pensez.