Le bouddhisme est une voie spirituelle individuelle dont le but est d’accéder à l’état d’éveil. A savoir, une extinction du désir et de l’illusion, qui sont pour le Bouddha à l’origine de la souffrance de l’homme. Le chemin de l’éveil spirituel passe par un comportement irréprochable basé sur l’honnêteté, la générosité et la compassion, ainsi que par l’abolition de l’envie et du désir de nuisance.
Que l’on suive le mouvement New Age ou celui du Bouddhisme, l’Éveil est un tournant majeur de notre vie. C’est un grand changement qui s’effectue dans notre conscience. Et cela débute le plus souvent par l’envie de se reprendre en main et de ne plus suivre ce que la société actuelle nous impose, et ce, afin d’atteindre le bonheur.
Mais pour pouvoir atteindre l’éveil dans le bouddhisme, encore faut-il comprendre tous les enjeux de cette notion.
Qu’est-ce que l’éveil spirituel ?
La notion d’éveil spirituel (appelée également « illumination», « réalisation de soi », « libération» communément associée au bouddhisme désigne dans plusieurs traditions religieuses, philosophiques et spirituelles, le retour à sa véritable nature, avec abandon de l’égo (« moi-je »), en tant qu’aboutissement d’un cheminement spirituel.
L’éveil spirituel est un concept que l’on entend régulièrement lorsque l’on parle religion et spiritualité. Et c’est un idéal que tous les fidèles du Bouddha rêvent d’atteindre.
Cet éveil prend parfois la forme mystique d’une extase ou union (samadhi) avec l’univers ou un principe divin spirituel.
Répandue dans un premier temps en Inde grâce au Prince Siddhārtha Gautama, qui par la suite est devenu le Bouddha Shakyamuni. Et il apporte avec lui une nouvelle vision de l’Éveil spirituel.
Le chemin de l’éveil
L’enseignement principal du bouddhisme réside dans le fait de suivre un chemin de vie dans lequel tous sens de séparation disparaît et avec lui les émotions négatives ainsi que la souffrance. Notamment l’avidité, la colère, la jalousie, l’envie et la peur.
Enfin, l’autre enseignement fondamental du Bouddha est que tous les êtres ont le même potentiel d’Éveil spirituel. Celui-ci s’est toujours voulu être, un être humain ordinaire avec les mêmes tentations que nous. En aucun cas, il n’a souhaité être considéré comme un dieu.
D’après ces enseignements, seules les visions déformées par l’attachement, et les émotions négatives qui cachent la vérité à nos yeux séparent les gens ordinaires des Éveillés.
En résumé, selon la philosophie bouddhiste, l‘Éveil spirituel surpasse l’entendement intellectuel et ne peut être compris dans notre cadre conceptuel actuel.
L’éveil spirituel selon Bouddha
L’éveil consiste en un état, ou une expérience, d’énergie mentale et spirituelle inépuisable. Un événement de la vie du Bouddha en est un très bon exemple. Comme vous le savez peut-être, il atteignit l’Éveil spirituel à l’âge de trente-cinq ans. Puis, il continua d’enseigner et de communiquer avec les autres jusqu’à l’âge avancé de quatre-vingt ans, bien que vers la fin son corps physique soit devenu très frêle.
Un jour il dit : « Mon corps est comme une vieille charrette délabrée, qui a été souvent réparée. En quelque sorte, on l’a fait tenir avec des bouts de ficelle. Mais mon esprit est toujours aussi vigoureux. Même si je devais être conduit d’un endroit à l’autre sur une litière, si quelqu’un venait à moi, je serais toujours en mesure de répondre à ses questions. Serais-je toujours en mesure de lui donner un enseignement ? Ma vigueur intellectuelle et spirituelle n’est pas réduite, en dépit de l’affaiblissement de mon corps.
L’énergie est donc une caractéristique de l’état d’éveil. Nous pourrions dire que l’état d’éveil est un état d’énergie extrême, de spontanéité absolue, qui bouillonne continuellement. Un état de créativité ininterrompue.
En un mot, nous pouvons dire que l’état d’Éveil est un état de libération parfaite et inconditionnée de toute limitation subjective.
Voilà donc ce que signifie l’éveil tel qu’il est compris dans la tradition bouddhique. Dans la mesure tout au moins où l’éveil peut être décrit et où ses différents aspects peuvent être ainsi.
Donc quand le bouddhisme parle d’éveil, de bouddhéité ou de nirvana, c’est de cet état de suprême connaissance, d’amour, de compassion et d’amour, de compassion et d’énergie qu’il parle.
Trois types d’éveil
Dès l’origine, les textes pālis distinguent trois voies vers l’éveil:
1) Sravakabuddha
Le Srāvakabuddha (sanskrit ; pāli sāvaka-buddha) auditeur, est un disciple éclairé d’un Bouddha. Un sravakabuddha est celui qui a atteint le nirvaņa grâce à l’enseignement d’un bouddha. Il obtient le salut de son maître auprès duquel il s’instruit. En revanche, il est plus souvent appelé arhat et n’est pas toujours considéré comme un bouddha.
Les bouddhas sont censés atteindre le nirvana par leurs propres efforts et idées. Un Sravakabuddha peut également conduire les autres à l’éveil, mais ne peut pas enseigner le dharma dans un temps ou un monde où il a été oublié. Car, ils dépendent d’une tradition qui remonte à un Sammāsambuddha.
2) Pratyekabuddha
Pratyekabuddha (sanskrit, pāli pacekka-buddha) est un terme du bouddhisme qui signifie : « bouddha solitaire » ou « bouddha pour soi ». Il désigne un être qui a atteint la libération, le nirvana, ou l’éveil par et pour lui-même. En contraste avec un bouddha parfait, un pratyekabuddha n’enseigne pas.
Dans la hiérarchie des saints du bouddhisme, les pratyekabuddha occupent une situation moyenne (madhya) entre les shrāvaka (auditeurs) et les samyaksambuddha, buddha à part entière. La vie du pratyekabuddha se passe tout entière dans la solitude (pratyeka). On l’appelle souvent, pour cette raison, khadgin, « rhinocéros ».
L’accès à la pratyekabodhi est une œuvre de longue haleine qui prend de nombreux kalpa.
Les pratyekabuddha l’obtiennent par leur seule réflexion et sans se soumettre à aucun enseignement. Mais, ils ne sont pas non plus capables d’instruire autrui. Ils restent solitaires jusqu’au bout.
Dès qu’un pratyekabuddha a atteint son Éveil, il ressent une grande joie et rompt alors son silence un moment pour prononcer quelques mots (udāna).
Il se rend ensuite aux monts Gandhamādana dans l’Himālaya, lieu de résidence traditionnel des pratyekabuddha. Il y est reçu avec un minimum de paroles par ceux qui y habitent déjà (contrairement à ce qui se passe pour les buddha pleinement et parfaitement éveillés).
3) Samyaksambuddha
Samyaksambuddha (sanskrit, pāli sammāmsam-buddha), bouddha pur et parfait, est celui qui a atteint l’éveil pur et parfait par lui-même et qui a les capacités d’enseigner le dharma. Atteindre cet éveil demande de suivre la voie de bodhisattva.
C’est ce dernier type que désigne le plus souvent le terme bouddha. L’exemple le plus célèbre en est le Bouddha historique, Shakyamuni, mais d’autres samyaksambuddha sont reconnus et vénérés.
Après son nirvana, un bouddha est affranchi de tout lien, mais peut encore être affecté par la maladie ou empoisonné. Si son corps porte trente-deux marques distinctives, il est néanmoins constitué de quatre éléments et donc périssable.
Cependant, certains textes évoquent la quasi-invulnérabilité du bouddha parfait. C’est le résultat du fait qu’il a évacué son mauvais karma, en particulier en sacrifiant au cours de nombreuses existences des parties de son corps, voire sa vie. La blessure infligée par Devadatta à Shakyamuni est ainsi interprétée comme le signe d’un léger reste de mauvais karma.
Le Nirvana et l’Éveil, quelle différence ?
Les deux termes n’ont pas exactement la même signification.
Dans son acception bouddhique, le Nirvana désigne la finalité, le but ultime de la pratique bouddhique de l’« Éveil » (bodhi en sanskrit). Tandis que, l’Éveil désigne la pratique qui aboutit au Nirvana. L’Éveil peut également être parfois qualifié d’Illumination.
Il ne faut pas confondre le Nirvana avec un quelconque paradis chrétien. Ce n’est pas un lieu où l’on va ni un endroit où l’on continue d’exister après la mort mais un état mental.
Le Nirvana, même s’il est selon les bouddhistes au-delà de toute description correspond à la fin de l’ignorance, de l’égarement, de la haine et à l’anéantissement des désirs (des sens, d’existence et d’annihilation). C’est en quelque sorte une forme d’achèvement, d’extinction de l’individualité et du soi.
On peut également voir le Nirvana comme une prise de conscience absolue de la totalité des phénomènes, qui engendre un état de plénitude ultime et sans fin.
Une autre définition définit le Nirvana comme un état de paix intérieure totale et permanente qui provient du détachement.
Quoi qu’il en soit, le Nirvana met fin au cycle des réincarnations dans le bouddhisme. Lorsqu’un Bouddha meurt, il reste en état de nirvana et ne renaît plus car il s’est libéré du cycle infini des naissances et des renaissances. (Saṃsāra en sanskrit).
Comment atteindre l’éveil spirituel ?
Pour atteindre l’éveil dans le bouddhisme, il faut commencer par lâcher prise ! Il ne faut surtout pas en faire une obsession. Car, ce genre de comportement est contre-productif et traduit un manque de maturité spirituelle.
Dans le bouddhisme, on ne médite pas dans le but d’atteindre l’éveil ou le nirvana. La méditation est une fin en soi et non pas un moyen de parvenir à l’éveil. Atteindre l’éveil spirituel, c’est se laisser porter par le concept du « ici et maintenant ». C’est profiter du voyage sans perdre patience parce que l’on met du temps à atteindre notre destination finale.
Une vie faite de spiritualité, de méditation, de nature et de bienveillance forme l’environnement idéal pour l’apparition de l’éveil.